Terre des pharaons

15.07.2000

XIV)

SUR LA TERRE DES PHARAONS

(Emission TV - MONTE-CARLO des 18 - 27 et 28.06.1998)

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A la fin du siècle dernier, les Frères Dominicains de Jérusalem firent une curieuse découverte; parmi des débris, il y avait les preuves de l'existence d'un roi légendaire de l'Ancien Testament. La piste qui va nous mener au Roi Salomon démarre en Egypte. L'Egyptologue David ROHL, travaillant sur les datations du règne des Pharaons, constate que les dates communément avancées sont erronées; partant du principe que ces dates ont été établies à partir de la Bible, mais sont sujettes à discordance, car peu ou pas de date dans l'Ancien Testament, alors il faut faire l'inverse. Par exemple, la date du pillage de Thèbes en 664 AC, ce dont nous sommes sûrs; mais une autre date de la chronologie égyptienne donne 925 AC du temps du Roi égyptien appelé SHISSHAK et qui pilla Jérusalem sous le nom en Egypte de SHOSHENK I. Or David ROHL est convaincu qu'il s'agit de personnages distincts et donc les dates admises pour l'Histoire Egyptienne sont fausses de plusieurs siècles.

Pour le Professeur Bob BIANCHI, Egyptologue, cela pourrait modifier notre conception antérieurement à 664 AC. Nous devons revoir notre façon d'apprendre l'Histoire Antique.

John NOODHED, Archéologue : Nous devons partir des preuves archéologiques étayant l'Ancien Testament.

Commençons par un endroit isolé appelé OUADI-ARAMA en plein désert. Là se trouve une carrière de pierres où même les Egyptiens ne vont que très rarement. C'est ici qu'en 496 AC, un architecte des Pharaons grava des inscriptions. La date est confirmée par l'occupation de l'Egypte par les Perses sous le règne de DARIUS 1er dont nous connaissons la date. C'est un indice décisif pour la datation de l'Histoire Egyptienne.

Tout en bas des inscriptions hiéroglyphes, une date correspondant au règne de DARIUS 1er, date dont nous sommes certains. "An 26 - 4ème mois de la saison d'été, Roi de Haute et Basse Egypte. MERKART qui signifie Architecte royal est l'auteur de ce texte ... L'architecte a décidé de graver le nom des ses ancêtres, architectes royaux déjà connus. Le premier nom est KNEMIBRE, le premier architecte de la liste, ensuite on remonte de génération en génération jusqu'à HAREMSAF, on peut donc remonter jusqu'à la quatorzième génération.

Ensuite nous continuons vers ASSOUAN où se trouve le nom du Pharaon qui employa HAREMSAF. Les spécialistes admettent qu'une génération durait à l'époque une vingtaine d'années, soit 280 ans, on arrive à 776 AC, date des premiers Jeux Olympiques de Grèce.

Dans une carrière où les inscriptions sont très fournies et là on découvre une inscription relatant le Pharaon concerné : SHESHONQ 1er régnant vers 776 AC.

La date conventionnellement admise de son règne est - 925 AC du nom de SHISSHAK tiré de la Bible ? Donc SHESHONQ 1er ne peut pas être le SHISHAC de la Bible. Alors qui est SHISSHAK.

Si l'on prend la chronologie égyptienne actuelle de certain règne, on trouve RAMSES II vers l'An 1200 AC (1). Mais en utilisant les nouvelles dates, le début du règne de RAMSES II est de 930AC, or il occupa Israël et pilla le Temple de Jérusalem, donc RAMSES II = CHICHAK, au temps de Salomon ! Cherchons confirmation ailleurs si possible, allons auprès du Temple funéraire des RAMSES.

Une impressionnante série d'inscriptions relate une campagne de Palestine et la première ville citée est Shalem, le premier nom de Jérusalem, en l'An 8 de son règne. Mais la preuve supplémentaire se trouve au Musée du Caire sur une stèle où RAMSES II indique qu'Israël est anéantie et raconte en détail l'invasion. Ces détails sont confirmés par des inscriptions de SETI 1er à KARNAK.

Mais pourquoi les Israélites utilisaient-ils le nom de CHICHAK à la place de RAMSES II ? La réponse est sans doute sur les inscriptions de RAMSES II où son diminutif est S - Y - SA, mais en Hébreu le S devient en prononciation SH, soit SHYSHA, mais il y a un K à la fin ? Sans doute parce que SHISHAK en Hébreu signifie aussi "pilleur".

XIV) - 2

B) LES PREUVES ARCHEOLOGIQUES

Exposition à Vienne d'une tête colossale mutilée. D'après David ROHL, ce serait celle du JOSEPH de la Bible, découverte dans le delta du Nil sur des fouilles datant de 25 ans. Les scientifiques sur place pensent que les découvertes sont plus anciennes que l'arrivée des Israélites en Egypte. David ROHL pense que non, le Professeur Bob BIANCHI aussi, car CHAMPOLION avait établi des dates en fonction des événements bibliques, ce qui n'est pas évident. En effet, comme nous venons de le voir, la chronologie des Pharaons avec RAMSES II, est rajeunie de plusieurs siècles. Dès lors, on peut établir des liens nouveaux entre l'Histoire de la Bible et celle de l'Egypte. SAÜL et DAVID n'étaient pas des personnages mythiques comme on voudrait le faire croire.

Donc AKHENATON, prédécesseur de TOUTANKHAMON, se retrouve au 11e Siècle en même temps que SAÜL et DAVID, époque où les premiers Rois d'Israël accèdent au pouvoir. Il est prouvé qu'AKHENATON (2) était un rêveur et laissa envahir l'Empire du Nord qui comprenait la Terre promise à MOÏSE.

Découverte au siècle dernier de tablettes d'argile (dite d'Amarna); il s'agissait de lettres diplomatiques adressées au Pharaon, écrites par les Gouverneurs égyptiens en poste en Palestine et prouvant que AKHENATON, SAÜL et DAVID étaient contemporains, donc les dates nouvellement avancées pour le règne de RAMSES II reculent de façon étonnante les débuts d'Israël.

D'ailleurs le nom de SAÜL à l'époque était LABAÏOU (le LION) mentionné dans ces écrits (preuve supplémentaire de 300 ans en trop).

Sur le plan archéologique et suivant l'ancienne datation, lorsque JOSUÉ entra à Jéricho, celle-ci aurait été déjà en ruine, ce qui revenait à dire que cette histoire biblique n'était qu'un mythe, suivant l'Archéologue anglais GASTANG. Mais des nouvelles études des couches géologiques de la ville effectuées sur place depuis 25 ans par d'autres savants, on retrouve des traces évidentes de débris ayant subi un incendie comme dit dans la Bible ; et la nouvelle chronologie nous indique l'âge du bronze moyen, c'est-à-dire -1400 AC, donc à l'époque de JOSUÉ.

Par ailleurs, la ville de Hazor prise par JOSUÉ également fut incendiée à la même époque que Jéricho (nouvelle datation).

Cette nouvelle datation indique que vers -1400 ans AC, on se trouve dans la période connue et datée du Roi HAMMOURABI, c'est-à-dire à l'époque du Pharaon NEFERHOTEP, le prédécesseur immédiat du père adoptif de MOÏSE, le Pharaon KHANEFERRE, soit 1535 AC et MOÏSE et les esclaves israélites se retrouvent en Egypte conformément à la Bible.

Mais l'histoire des Israélites en Egypte commence avec JOSEPH. Des récits bibliques, on peut en déduire qu'il arriva en Egypte 130 ans environ avant MOÏSE (3), JOSEPH aurait dont été le grand Vizir d'un Pharaon nommé AMENEMHAT de la 12e Dynastie ; à cette époque, les Egyptiens peignaient des étrangers vêtus de vêtements multicolores (comme les Israélites). Or, du temps de AMENEMHAT III, le niveau du Nil était excessivement élevé, les semailles n'ayant pas eu lieu, on peut donc estimer que l'une des prédictions de JOSEPH (la famine) a été accomplie (Suivant la nouvelle datation de David ROHL) ; car la montée des eaux a été 3 à 4 fois supérieure à la normale suivant les recherches des spécialistes, à la fin du Moyen Empire. Si cela a eu lieu pendant plusieurs années, ce fut une véritable catastrophe pour toute l'Egypte (Barbara BELL, Egyptologue américaine).

On trouve d'autres témoignages de l'oeuvre de JOSEPH à cette époque. La Bible nous dit que JOSEPH avait fait établir un centre administratif grandiose avec des silos de réserves colossales pour les céréales ; on les a retrouvés près de la Pyramide du Pharaon AMENEMHAT III. Satisfait de JOSEPH, le Pharaon donna le droit aux Israélites de s'installer dans le détroit du Nil, dans le pays de GOSHEN. Mais les archéologues cherchant la présence du peuple de JOSEPH avec l'ancienne datation n'avaient à ce jour rien trouvé et cela fut considéré encore comme un mythe.

XIV) - 3

Depuis peu, des archéologues autrichiens, dirigés par le Professeur Manfred BIETAK, ont fait une découverte surprenante, ils ont exhumé la cité perdue d'AVARIS. Sa population était d'origine sémite et les objets trouvés dans les tombes semblent confirmer qu'il s'agissait d'Israélites ; et puis plus de traces, cela ressemble étrangement au récit de l'Exode relaté dans la Bible. En plus, les archéologues autrichiens découvrent sur le site, un palais et une tombe, tous deux construites par un étranger et pas par un Egyptien, et qui occupa de très hautes fonctions sous le règne de AMEMEMHAT III ! Et dans la tombe, on découvre une immense statue que David ROHL croit être celle de JOSEPH ; car selon la Bible, après le départ de JOSEPH, les Egyptiens suivant leurs coutumes, détruisirent tout ce qui avait appartenu à leurs ennemis.

Selon la Bible, MOÏSE et les anciens esclaves israélites emportèrent le sarcophage de JOSEPH ; tout ce qui restait aux Egyptiens, était la statue colossale de JOSPEH sur laquelle ils se vengèrent en la détruisant selon David ROHL ; cette statue fut sauvagement mutilée, peinte elle était manifestement celle d'un étranger de haut rang ... JOSEPH ?

Aujourd'hui, le monde caché de l'Ancien Testament sort enfin de l'ombre.

DAVID ROHL

NOTA :

(1) - Cette date est confirmée de façon absolue par la datation au "C 14", sans aucune erreur possible selon l'EJD du 23 au 29.04.1992 (Datation momie RAMSES II), même sur des tissus avec dates à peu près repérées, le C 14 n'est pas crédible, on le savait déjà.

(2) - AKHENATON, premier Pharaon à l'adoration d'un DIEU unique n'a-t-il pas été influencé par le Dieu unique du peuple Hébreu (Réflexion personnelle).

(3) - Soit 1665 AC. A noter que Fernand CROMBETTE indique 1655 AC, confirmant David ROHL, 50 ans avant ("Si le monde savait" - page 180).